UN CHINATOWN FOOD TOUR, UNE IMMERSION CULINAIRE ET CULTURELLE DANS LE PLUS GRAND CHINATOWN D’EUROPE.
Et oui le plus grand Chinatown d’Europe, se trouve bel et bien à Paris, plus précisément dans le 13ème arrondissement !
Découverte de la cuisine asiatique, de la culture, des histoires de migrations, et la rencontre avec les habitants du quartier. On a (ultra) kiffé.
LA CUISINE, UNE PORTE D’ENTRÉE VERS LA CULTURE.
Un point de rendez-vous : “ RDV à 12h au Mc Do de Porte de Choisy”.
C’est l’association Entreprises13 et Chinatown.paris qui organisent ce chinatown food tour, avec le soutien de Diana, créatrice de recettes asiatiques du compte @chez_mama_ly, Jacques, secrétaire générale de E13, Daniel, vice-président de l’AJCF (Association des jeunes chinois de France) et élu à la mairie du 13ème, et Karim, réalisateur du documentaire Les Travailleurs Chinois de la Grande Guerre.
Entre l’avenue de Choisy et l’avenue d’Ivry, les commerçants, restaurateurs, nous racontent leur histoire, leur arrivée en France, leurs spécialités culinaires, on découvre également l’art et la culture par le street art, l’arche de la fraternité, la stèle en mémoire des travailleurs chinois, et les pagodes cachées…
J’avais l’habitude de faire ce genre d’escapades culinaires, quand j’habitais en Asie, surtout à Ho Chi Minh, où l’on s’improvise un food hoping avec des amis entre les bouibouis des marchands ambulants et les restaurants de rue.
Et là, c’est la première fois que j’entendais un truc pareil s’organiser dans mon quartier favori de Paris. Celui qui a bordé mon enfance, pour ses odeurs, ses saveurs, sa mixité et toutes les cuisines asiatiques qui se retrouvent dans un seul et même lieu, comme j’aime l’appeler avec mes amis: le 13 . (“Viens on se prend un Banh Mi dans le 13” – et au final, ca finit souvent avec des tasting sans fin de Banh Mi)
Entre de savoureuses tranches de porc laqué, une soupe phnom penh, des bubble tea rafraîchissants et de délicieux bao, nous sommes allés à la rencontre de ces commerçants qui font vivre et vibrer le plus grand quartier asiatique de Paris, dans le 13ème arrondissement.
LES FESTIVITÉS COMMENCENT.
On est accueillis par Carine la patronne et gérante de Europasie, une table dressée comme un buffet, comme si c’était mon anniversaire avec des brochettes de boeuf, canard laqué, poulet hainan, beignet de calamars, jus de coco, d’aloe vera et mangue, pastèque à gogo.
Carine avait tout prévu, même les boîtes à emporter !
Jacques nous dirige à quelques mètres plus loin, c’est David et sa famille qui prennent le relais et nous présentent Hao Hao.
Je connais bien ce restaurant d’origine sino cambodgienne, c’est LA cantine des couche tards.
Le restaurant finit son service tous les jours à 1h du matin, une soupe de canard laqué, des pattes de poulet, ou une soupe de raviolis, ces mets qui me rappellent Hong Kong, j’adore faire découvrir cette adresse à mes amis. David nous invite à déguster la soupe Phnom Penh ou Hu tieu comme les vietnamiens l’appellent. Diana nous raconte comment elle s’est reconvertie et a monté sa chaîne Youtube et Instagram pour partager les recettes de sa maman.
On continue plus bas vers Hauky, avec une farandoles de patés impériaux et beignets, accompagnés des bubble tea de Bubble House, l’un des premiers bubble tea bar du Chinatown. Jacques explique pour les novices comment déguster sa boisson et attraper les billes de tapioca dans son thé au lait taïwanais.
Karim et Daniel nous font traverser le jardin Baudricourt et racontent l’histoire de la stèle érigée en mémoire des 140.000 travailleurs chinois venus participer à l’effort de guerre durant la Première Guerre mondiale.
Christine de la pâtisserie de Choisy nous accueille avec ses pâtisseries artisanales dont les recettes se transmettent depuis 3 générations : des feuilletés aux soja, des gâteaux au durian et les tartes aux oeufs (Dan Tat), inspirées des pasteis de nata qui ont été popularisé à Macau le temps des colonies portugaises.
Daniel nous fait signe de s’arrêter pour admirer l’Arche de la fraternité qui rend hommage à la France pour l’accueil fait aux réfugiés du Sud-Est asiatique dans les années 1970.
Elle représente le caractère chinois « mén » qui signifie « porte » et a été réalisée par l’artsite Georges Rousse selon la technique de l’anamorphose, qui consiste à déformer volontairement une création et à ne la rendre entièrement visible qu’à partir d’un angle précis.
On découvre un temple caché au fond d’un parking, le point de départ du défilé annuel du nouvel an chinois et des danseurs de lion qui interloquent jusqu’à 120.000 personnes dans les rues du quartier.
UN ENDROIT MYSTIQUE, HORS DU TEMPS.
L’encens qui parfume les statues des divinités et les tubes d’aération en aluminium nous donnent cette impression d’être plongés dans une ambiance rétro futuriste, mélangée aux petites annonces des habitants du quartier écrites en chinois et punaisés aux murs du temple.
L’aventure se prolonge avec Tanoy, la patronne de Patisserie Saison, qui nous dit littéralement, “Tout ce qu’il y a dans le magasin c’est à vous.” WHUT ?
ON SE REGARDE TOUS EN MODE, EST CE QU’ON A BIEN ENTENDU?
On ne sait plus où donner de la tête entre les banh mi, le bar à banh bao sucré et salé, les gateaux au pandan, les brochettes de viande, on se croirait à Disneyland.
Passage obligé par les iconiques et emblématiques supermarchés de produits asiatiques: Tang frères et Paris store.
On clôture le Chinatown food tour avec la visite du temple de l’amicale des teochews.
On prie en remerciant les protecteurs du temple de cette journée bien remplie.
On repart repus et émerveillés de tous ses trésors cachés et encore plus curieux de revenir pour l’hospitalité et la générosité de ses commerçants et habitants du quartier.
On oubliera pas de si tôt cet après-midi où l’on navigue entre l’avenue de choisy et l’avenue d’Ivry : on découvre, on explore, on rencontre des gens, des cultures, des parcours de migrations, en plein coeur du plus grand Chinatown d’Europe.
CE QUE JE RETIENS ?
La France offre une précieuse pluralité de cultures, et d’histoires. Et cette journée me donne encore plus envie de développer mon projet, celui de mettre en lumière l’Asie, les héritages asiatiques, les parcours d’humains à travers la nourriture, l’art, la créativité, la transmission.
On tisse des liens, on se fait de nouveaux amis, et surtout on nous donne envie de revenir.
Et continuer à assouvir ma passion numéro uno : MANGER
Un Grand merci à @chinatown.paris (allez découvrir leur site internet pour en savoir plus sur la culture, la gastronomie et le quartier ), @asiatiquesdefrance , @jeunes_teochew_france , @dnltrn et @chez_mama_ly et Karim.
À la générosité des commerçants que l’on a rencontré :
#europasie – 15 Avenue de Choisy
@haohaoparis – 23 Avenue de Choisy
@hauky_lognes – 43 Avenue de Choisy
@bubblehouseparis – 45 Avenue de Choisy
@patisseriedechoisy – 62 Avenue de Choisy
@patisseriesaison – 65 Avenue d’Ivry
@parisstore_official – 44 Avenue d’Ivry
@tangfreres – 48 Avenue d’Ivry
À tous ces amis et nouveaux amis qu’on s’est fait grâce au meilleur trip food décadence ever
@mon_paname
@parisianavores
@chefsez_
@nan_feix
@saucegribiche
@paule_map
@kim.en.cuisine
@candiie_shoo
@aziatomik
@lia.lyh
@chez_mama_ly
@primetime.fr
@ung.melody
Les photos sont de Cédric Aubry – @seedreeksphotography : merci pour ces clichés qui resteront gravés dans nos doux souvenirs et estomacs !
Pour revivre ce food tour, vous pouvez lire également l’excellent article du Time Out Paris
Chinatown .paris prévoit de nouveaux food tour dans le futur, pour toute information, visitez chinatown.paris
PETIT POINT HISTORIQUE : COMMENT S’EST CRÉÉ LE CHINATOWN DU 13ÈME ?
Les migrations venues du Cambodge, Laos et Vietnam
Jacques, Daniel et Karim nous partagent un point d’histoire sur les migrations asiatiques dans le 13ème arrondissement de Paris.
“La population asiatique qui a fondé le Chinatown du 13e ne vient pas directement de Chine, mais majoritairement composé provenant de réfugiés du Cambodge, Laos et Vietnam.
Il existait un contexte de troubles politiques dans les pays de l’ex-Indochine dans les années 70 : au Cambodge, le génocide perpétré par les Khmers Rouges, au Laos, les travaux forcés par les communistes et au Vietnam, la guerre du Vietnam.
D’importantes communautés chinoises s’étaient installées parfois depuis plusieurs siècles, au Cambodge, au Laos et au Vietnam, pour des raisons économiques ou politiques (guerres de l’opium au 19e siècle, les traités inégaux, guerre civile chinoise, occupation japonaise en 1939, arrivée de Mao au pouvoir en 1949).
Au total, neuf nationalités sont représentées. La population du 13e parle plusieurs langues nationales (le mandarin, le cambodgien, le vietnamien, le laotien, le thaï…) et plusieurs dialectes chinois (le cantonais, le teochew, le hokkien, le hainanais…). La diversité des identités a donné lieu au développement de nombreuses associations régionales.
L’intégration par le commerce
Les réfugiés étaient souvent sans qualification particulière, les premières générations d’Asiatiques se sont spécialisées dans le commerce de détail, la restauration et la confection, en créant leur propre entreprise et en utilisant leur origine comme un atout.
Si un grand nombre de commerces et restaurants sont restés les mêmes depuis 30 à 40 ans, certains d’entre eux sont aujourd’hui repris par les deuxièmes générations, et se sont modernisés.”
Pour en savoir plus, visitez chinatown.paris 🙂
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