Chargement
svg
Ouvrir

«Les âmes errantes», rencontre avec l’autrice Cécile Pin

janvier 27, 202529 min read

Article écrit par Zoé Renard.

On s’est entretenu avec Cécile Pin, autrice d’origine franco-vietnamienne, qui a notamment reçu le prix Fragonard de Littérature étrangère pour son roman bouleversant « Les âmes errantes » en mai 2024. Interview par Zoé Renard.

Peux-tu nous présenter ton roman en quelques mots ?

Cécile Pin : « Les âmes errantes » est mon premier roman, écrit en anglais mais traduit en français par Carine Chichereau. C’est une histoire en partie inspirée de celle de ma famille maternelle. Celle de ma mère donc, vietnamienne, qui a quitté son pays après la guerre à la fin des années 70 et qui s’est installée en France. Pendant la traversée, elle a perdu ses parents et ses cinq frères et sœurs plus jeunes en mer, dans des circonstances inconnues. J’ai grandi avec ce savoir et ce deuil de ma famille, et je voulais vraiment écrire un roman qui explore l’histoire des boat people, l’idée du deuil transgénérationnel. Ça fait presque 10 ans que j’habite en Angleterre, donc j’ai transposé l’histoire de ma famille en Angleterre, et créé des personnages fictionnels inspirés de la réalité. C’est l’histoire de Anh, Thanh et Minh, une sœur et deux frères qui partent du Viêt Nam après la guerre, dans un premier temps dans un camp de réfugiés à Hong Kong, et qui se retrouvent ensuite dans le Londres des années Thatcher, les années 80. On les voit devenir adulte, essayer de construire des nouvelles vies, tout en ayant aussi cet immense deuil avec lequel ils doivent vivre.

Pourquoi le titre « Les âmes errantes » ?

C.P. : En anglais, le livre s’appelle « Wandering Souls », c’est inspiré du nom de l’opération « Wandering Souls », « Opération Âmes errantes », qui était une vraie tactique de guerre que l’armée américaine a introduite pendant la guerre du Viêt Nam. Pendant la guerre, les soldats américains jouaient dans la forêt des cassettes qui imitaient le son de soldats du Viêt Cong décédés. C’était une tactique inspirée de la croyance vietnamienne selon laquelle si nos morts ne sont pas enterrés dans leur village, avec une cérémonie, ils deviendraient fantômes et seraient voués à hanter la terre à tout jamais. Les cassettes étaient donc censées être des fantômes de l’armée du Viêt Cong, qui avaient pour but d’effrayer les soldats et de les démoraliser. C’est une stratégie bizarre. Mais j’ai trouvé le nom assez poétique, il m’a tout de suite marquée et je voulais l’utiliser comme titre pour me ré-approprier le terme et le remettre dans la culture vietnamienne. 

Dans le livre, il y a plusieurs narrateurs, Dao, un des frères décédés, qui devient un peu cette idée d’une âme errante qui est à moitié sur terre à moitié dans l’au-delà, qui surveille Anh, Thanh et Minh, qui surveille ses frères et soeurs vivants. Anh, Thanh et Minh sont aussi des âmes errantes quelque part, du fait qu’ils arrivent dans ce nouveau pays sans vraiment de direction claire, ils sont devenus orphelins, il y a un peu aussi l’idée de ne pas savoir ce qu’ils doivent faire. Donc le titre « Les Âmes Errantes » peut aussi faire référence à plusieurs personnages dans le livre. Cassette qui peut s’écouter sur Youtube d’ailleurs.

Le récit se construit par fragments, à l’image des récits de guerre que l’on peut entendre de nos familles, et c’est à nous de reconstituer le puzzle. Comment as-tu construit ces différents points de vue ?

C.P. : Dès le début, je voulais vraiment qu’il y ait plusieurs personnages et narrateurs avec différents points de vue.

Ça a été pour moi une façon assez naturelle d’écrire l’histoire, parce que c’est aussi comme ça que j’ai appris ma propre histoire : par fragments. Des choses que ma mère me racontait au fil des années, des petits détails, des choses qui s’étaient passées pendant la traversée, sur le camp, puis les choses que j’ai appris de mes oncles, de mon père. Donc il y a l’idée de reconstruire une histoire en plusieurs morceaux, auxquels s’ajoutent mes propres recherches, les recherches que j’ai faites pour compléter les silences, les articles de journaux de l’époque ; j’ai rejoint beaucoup de groupes Facebook, les gens racontent comment ça s’est passé dans les camps, la traversée, l’aspect bureaucratique aussi que l’on oublie parfois, cette notion de loterie. Ils n’avaient pas vraiment le choix que de savoir dans quel pays ils allaient atterrir, en France ou au Royaume-Uni. Je n’ai pas vraiment écrit le livre de manière chronologique, j’ai écrit la fin assez tôt. La première partie a été assez dure pour moi à écrire, parce que ça parle beaucoup de la mort et d’événements traumatiques, donc c’était bien de faire une pause, d’écrire ensuite la fin, qui est un peu plus joyeuse.

Avoir ce côté fragmenté m’a permis de pouvoir faire cela aussi. Chaque chapitre, chaque fragment, chaque personnage, je les ai écrit d’une manière un peu différente. Dao, par exemple, a des chapitres assez drôles à écrire, je devais représenter cette voix de fantôme d’un enfant de 7 ans mais avec la sagesse d’un fantôme. Je les ai écrits de manière assez poétique avec des pauses dans les phrases. Quand on voit le livre on voit aussi que les phrases flottent un peu sur la page. Quelques fois j’ai même mis des vrais articles de journaux de l’époque, des vrais meeting minutes, donc des rapports de réunions que Margaret Thatcher avait eu avec ses ministres, il y a aussi une vraie lettre qu’avait écrit un enfant vietnamien à l’époque. C’est un peu un mélange de fiction et d’éléments de la vraie vie pour placer l’histoire dans le monde réel.

Pourquoi avoir écrit en anglais ?

C.P. : Ça fait 10 ans que j’habite en Angleterre, j’ai fait mes études supérieures là-bas, tout mon parcours universitaire, donc même si le français est ma langue maternelle, mon anglais est plus soutenu, je travaille aussi dans une maison d’édition tout est fait en anglais, je lis beaucoup en anglais, donc mon anglais écrit est meilleur, parce que je n’ai plus vraiment d’occasion de pratiquer le français.

J’aimerais bien un jour écrire en français, mais je pense qu’il y a aussi une question de style, je pense que la langue anglaise est un peu plus souple que la langue française. Cette dernière a une sorte de gravité par rapport à la langue anglaise qui est, je dirais, un peu plus lyrique. Donc ce n’est pas qu’une question de traduction, mais comme les langues opèrent de manière différente, il faudrait que j’ai l’occasion de pratiquer plus pour trouver mon style.

Tu nous disais tout à l’heure que tu avais écrit la fin de ton roman très tôt, est-ce qu’il y a une partie que tu as particulièrement aimé écrire et pourquoi ? Et à l’inverse, une partie qui a été beaucoup plus difficile ?

C.P. : Les parties de Dao, le petit fantôme, ont été assez intéressantes à écrire, même si ce sont des chapitres assez tristes. Il y a une certaine légèreté, et je voulais vraiment qu’il y ait une sorte de touche de joie, cette innocence des enfants. J’ai bien aimé écrire ces chapitres là. C’était important pour moi, que la fin donne de l’espoir, et ne soit pas 100% joyeuse, mais qu’il y ait quand même un peu de joie, avec cette idée de s’en remettre et de guérir de certains traumatismes. J’ai bien aimé écrire la fin.

La première partie a été difficile à écrire, c’est notamment celle qui m’a demandé le plus de recherches : comment étaient les camps de réfugiés ? L’histoire de l’Angleterre des années Thatcher ? La traversée ? Je voulais que tout le monde puisse le lire, ma famille, que ça soit juste. Et après ces recherches, il a fallu savoir comment les doser dans le roman, parce que l’on peut faire des pages et des pages de descriptions issues de ces recherches, mais il faut savoir s’arrêter. Il y a aussi un côté très personnel d’écrire ces moments durs de la mort de la famille, les camps, la traversée, j’ai du faire des pauses, c’était pendant la période du Covid, je ne pouvais pas vraiment sortir de chez moi, je faisais attention à faire des pauses, et puis après des chapitres un peu plus joyeux. Un peu des deux en même temps.

Oui, c’est vrai qu’il y a la mort qui est très importante, et il y a aussi, comme tu l'évoquais les camps, la traversée, les viols, la noyade, le début est très dur.

C.P. : Effectivement, le début est très dur. Se pose la question de « qu’est-ce que l’on veut transmettre au lecteur ? », ce que l’on veut dire. Il y a un chapitre sur cette île où beaucoup de réfugié.es se retrouvent coincé.es, volé.es et violé.es par des pirates, c’est un chapitre que j’ai beaucoup hésité à mettre, je ne voulais pas forcément que ma famille lise ça, parce que ça faisait partie aussi de ce qui pouvait se passer. Mais il y a aussi une question de responsabilité de vouloir le mettre, pour ne pas édulcorer ou adoucir la réalité. C’était une balance à trouver entre le morbide et la réalité.

« On se raconte des histoires pour vivre, on se raconte des histoires pour guérir », c’est très beau, ça évoque les traumatismes que l’on a vécu, mais cette phrase reste tout à fait actuelle. Quelles blessures, l’écriture de ce roman t'a-t-il permis de guérir ?

C.P. : J’étais très anxieuse étant plus jeune, je pense qu’une partie de mon anxiété venait un peu de cet héritage de mort. Savoir que mes grand-parents, mes oncles et tantes étaient décédés de cette manière là. Et aussi beaucoup les silences de cette histoire, n’en étant pas forcément consciente, je voulais en apprendre plus, mais ce n’était pas quelque chose dont je parlais forcément avec ma mère, mes parents. Et c’est aussi ces silences, cette histoire à moitié racontée, savoir que cela s’était passé mais avec beaucoup de choses que j’ignorais aussi, voilà ça me stressait.

Écrire ce livre m’a permis de remplir ces trous à l’aide de la fiction et de mes recherches, je pense que cela m’a soulagée aussi un peu, de pouvoir reconstruire cette histoire et de la remplir à ma manière.

Lorsque ce livre a été publié, ma Maman m’a dit : « finalement quelque chose de positif va ressortir de ce qui s’est passé avec notre famille ». Même si ça ne peut pas ramener les morts, ça peut aider à trouver les silver linings, les rayons de soleil dans les nuages, tourner cela en quelque chose de positif, et donner une sorte de fin. Cela m’a beaucoup aidé aussi à comprendre un peu mieux ma mère, me comprendre moi même, je pense que cela m’a rapproché de mon identité vietnamienne. Je suis métisse franco-vietnamienne et ayant grandi en France et aussi au Royaume-Uni, je me sentais un peu détachée de mon héritage vietnamien, je n’étais pas sûre de mon identité. J’ai commencé à écrire le livre autour de mes 22, 23 ans et je pense que c’est aussi un âge où l’on commence à vouloir en apprendre plus sur soi-même, et écrire ce livre m’a aidée à me sentir plus proche de mon héritage vietnamien, me sentir plus vietnamienne, ce qui m’a aussi donné plus confiance en moi.

Je pense que ce travail identitaire est toujours en cours, je suis en train d’écrire un deuxième roman qui n’a rien à voir, mais j’aimerais écrire un troisième, quatrième roman, autour de mon identité vietnamienne. C’est cette idée d’avoir des multitudes en soi et de pouvoir explorer des multitudes de sujets différents, de faire une force de ce métissage.

 

Justement j’allais t’en parler, ton père est français, ta mère est vietnamienne, comment c’était de grandir en étant métisse ?

C.P. : Je pense qu’en France la communauté vietnamienne est assez grande, ma mère ne m’a pas appris le vietnamien étant petite, ce que je regrette un peu, mais je pense que je n’étais pas super consciente d’être métisse. J’avais ma famille vietnamienne bien sûr, mais comme dans mon école, il n’y avait pas beaucoup de Vietnamiens et que je ne parlais pas la langue, je pense que je me sentais un peu détachée de mon héritage, tout en ayant aussi les fêtes, les cérémonies vietnamiennes. Les cérémonies de mort qu’il y a dans le roman par exemple, je les ai vécues dans la vraie vie. En déménageant, lorsque j’ai eu 18 ans en Angleterre où la communauté vietnamienne est beaucoup plus petite, parce qu’il y a eu beaucoup moins de réfugiés, je me suis sentie beaucoup plus coupée de cet héritage, comme je n’avais pas ma famille avec moi, je n’avais pas ce lien direct, je pense que c’est aussi à cause de ça que j’ai voulu écrire ce roman, comme façon d’en apprendre plus, et de me rapprocher de nouveau de mon héritage.

Comment est-ce que tu te reconnectes aujourd’hui à cet héritage ?

C.P. : Je me sens vietnamienne et française, ce n’est pas une moitié de chaque, mais tout à fait l’une et l’autre et aussi un peu anglaise, et j’ai aussi habité un peu à New York étant jeune, j’ai plusieurs cultures, donc je vois ça vraiment comme quelque chose de positif.

J’aime bien l’idée de ne pas trop réfléchir, ne pas overthink, à « qu’est-ce que je suis ? », avoir cette liberté de pouvoir être moi-même, d’accepter ces multitudes. Comme je l’ai dit, j’ai grandi avec pas mal d’anxiété à propos de ça, trouver mon identité, comment les gens me perçoivent, et aujourd’hui j’essaye d’être beaucoup plus confortable avec qui je suis.

Est-ce que tu as des modèles ? Des personnes qui t’inspirent ?

C.P. : Il y a beaucoup d’écrivains, je lis plus de littérature anglophone, des poètes comme Ocean Vuong, un poète américain, Will Harris, Minor Feelings par Cathy Park Hong une écrivaine coréenne et américaine, qui parle du racisme anti-asiatique. Ce livre m’a beaucoup aidé à en apprendre plus sur notre histoire et notre identité. Et puis dans ma famille, j’ai aussi mes deux grandes soeurs qui sont de vrais modèles pour moi.

Tu parlais d’Ocean Vuong tout à l’heure, qui dit à propos de ton livre « A deeply humane and genre-defying work of love and uncompromising hope » Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

C.P. : Ça m’a vraiment touchée, je l’avais interviewé quelques années auparavant pour un magazine, c’était par téléphone et on ne se connaissait pas vraiment, et donc je ne m’y attendais pas. Il doit recevoir tellement de livres à lire, mais mon éditrice a appelé son agent pour lui proposer, et en une semaine il a lu le livre et envoyé cette magnifique citation. Je pense que ça a aussi changé la trajectoire du livre, notamment au Royaume-Uni. Il y a un espèce de Seal of Approval (approbation), ça m’a aussi un peu rassurée.

C’était juste avant que le livre ne sorte, je me suis demandée ce que la communauté vietnamienne allait penser du livre, je voulais vraiment que le livre plaise, ça m’a rassurée et beaucoup touchée. J’ai eu l’occasion de le rencontrer depuis, et il est tellement gentil et doux. Recevoir ces mots de son role model, c’était un moment fantastique.

C’était le premier prix de ce livre, le prix Fragonard ?

C.P. : Le prix Fragonard était le premier prix que je recevais pour ce roman, c’est en plus un prix français, je suis contente d’avoir pu le recevoir à Paris avec ma famille et Carine Chichereau, qui est la traductrice de ce roman en français, et que l’on puisse le célébrer ensemble.

Tu nous disais que tu te considérais comme vietnamienne et française à part entière, quel est ton rapport à la vietnamité aujourd’hui ?

C.P. : Je suis très fière de cet héritage, de cette communauté et de ce pays. Pouvoir faire les cérémonies avec ma famille, quelle chance d’avoir deux héritages, et de pouvoir célébrer deux cultures complètement différentes. Écrire ce livre m’a aussi permis de rencontrer des gens dont la famille a vécu quelque chose de similaire. C’est la meilleure chose qui est ressortie de ce livre, de pouvoir me sentir plus proche de cet héritage et d’avoir connecté avec cette communauté en France et au Royaume-Uni, d’une manière dont je n’avais pas forcément pu le faire avant.

Je me sens à l’aise maintenant et très fière de cet héritage.

Tu parles aussi de cette seconde génération, issue de la diaspora, avec qui le dialogue est plus ouvert ?

C.P. : La première génération a vécu tous les traumas d’une manière très directe, ils avaient un peu moins la chance d’aller à l’université, la nouvelle génération qui est plus ouverte à parler, on a plus d’occasions que ça soit la thérapie, une ouverture qui est très positive, plus d’accès à l’éducation, on a plus d’outils et de façon de pouvoir en parler, ce qui est génial !

Quelle est la suite pour toi ?

C.P. : Je suis en train d’écrire mon deuxième roman qui parle d’un astronaute au Royaume-Uni, une histoire en partie inspirée de l’Odyssée d’Homère, aussi inspirée par Kazuo Ishiguro, qui utilise des éléments de science-fiction mais qui garde quelque chose de très personnel dans son travail. J’ai fini le manuscrit, et je suis en train de faire les édits avec mon éditrice. Ce roman sortira en 2026 en Angleterre et sans doute en France un peu après.

Je vais essayer l’année prochaine de faire quelques événements, car je fais aussi des workshops pour écrivains, je suis en train de déménager, je vais commencer l’écriture de mon troisième roman.

Ah mais tu enchaînes pas mal ! Même dans tes ouvrages, tu la trouves où cette inspiration ?

C.P. : Je ne sais pas vraiment… Le premier roman c’était une histoire personnelle, le deuxième, le sujet m’a toujours intéressée. C’est génial les romans finalement, parce que ça permet de satisfaire mes curiosités, d’en apprendre plus sur un sujet, par exemple j’ai toujours été intéressée par l’espace et les astronautes. C’est vraiment donc ce qui m’intéresse et trouver ensuite l’histoire dans cela, en faisant des recherches. Il y a des thèmes aussi, dans ce deuxième roman, c’est autour de la masculinité et le sacrifice, en faisant des recherches et relisant des livres, j’ai relu l’Odyssée, ça m’a permis de découvrir cette histoire et de l’écrire. Lire, beaucoup, ça m’aide à trouver l’inspiration.

D’ailleurs est-ce que tu as des recommandations ?

C.P. : Human Acts de Han Kang, son livre m’a beaucoup inspirée. Il y a plein de petites galeries vers Whitechapel, dont Serpentine Gallery que j’aime beaucoup.


© Photo de couverture : Zoé Renard. Photo dans le texte : Droits réservés, Fragonard Parfumeur Officiel.

svg

Qu'en pensez-vous ?

Afficher les commentaires / Laisser un commentaire

Laisser une réponse

Chargement